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La revue n° 54 Séquences

Séquences

Mykola Istyn

Mykola Istyn est un écrivain ukrainien, écrit poésie, prose et essais.
En 2018 la maison d’éditions « Chas Zmin Inform » a publié sa collection de poésie « Nextmodernisme de la période post-MAÏDAN et de la guerre du Donbass ».

L’ANNONCE DU NEXTMODERNISME

Quand on comprend que les puzzles des lois de la civilisation ne sont que des situations, des idées techniques et non pas une mosaïque philosophique de l’idéal. Et les commissions de moralité n’amènent pas la perfection, seule la restriction. Et la liberté se mesure par la longitude de la chaîne dans les mains de la société, et même un clochard de la rue est plus libre que toi.
Et profiter du moment, même si après on revit comme un humain, c’est trop peu et c’est un cercle vicieux. Là on commence à agir : faire claquer des rimes, comme les portes.
S’en ficher des critiques. Se moquer des classiques dans la poubelle.
Et après les nuits blanches passées à réfléchir sur la nature des choses créer une autre valeur et se dresser de toute sa hauteur, découvrir en soi le perfectionneur, le créateur du soleil verbal apte à irradier les idées du bien de toutes sortes dans ces mondes-ci et les autres aussi…

Et en dépit de l’instantanéité de la vie, de la petitesse matérielle, inventer le soi à tas de facettes dans une union bien harmonique de l’humain, de l’universel… En captant l’éternité dans le parfait, la noter dans son âme telle une capsule spatiale qui s’envolera ailleurs… Quand cela finira. Et pour le moment il est si bon de vivre avec joie, à plein sur cette Terre charmante et créer un nouveau système de valeurs… Dans les idées des visions du monde et des créations du monde suivantes annoncer le nextmodernisme.

Et il ne faut pas perdre de l’optimisme même si les rédacteurs vous arrêtent et les correcteurs vous corrigent, ou jurer si le jury ne vous accorde pas le prix. Car on a son pré, son rêve, son mur et sa vérité. Et même le manque du rayonnement ne réveillera pas le ressentiment, quand on est reconnaissant au créateur pour avoir donné les moyens de faire non pas une carrière mais la nouvelle littérature, comme un plan, un projet, avec les terres corporelles et les étoiles spirituelles.

Seuls les poètes phénoménaux écrivent les planètes comme les dieux qui créèrent tout dans l’Univers et s’en allèrent…
Et toi aussi, écris d’une même manière… Au désuet dis – non.
Et crée quelque chose de nouveau…

* * *

La Bible dans la main, le prêtre a dit : « ici c’est l’Univers ». Et moi, je l’ai fait entrer dans une maison et riposté : « non, tu n’as qu’une galaxie, et l’Univers, c’est ça », et lui ai montré des milliers de livres.
On trouve les images de l’âme humaine dans les artefacts qui datent avant notre ère… Comme on ne peut pas faire pencher le ciel, fabriquer un collier des étoiles et le porter autour de son cou, de même la foi ne peut pas limiter les facettes et les pouvoirs infinis de l’âme humaine…
Tout livre n’est rien sans un être humain. Et l’être humain est le livre le plus intéressant que je lis et écris…

Mykola Istyn