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POÈMES

PLACE DES SARDANES

Sardane (21) de la machine à textes

Textes écrits en utilisant (ou presque pas, ou pas du tout - mais c'est tout comme) la machine à textes de Pascal Nordmann

https://www.pascal-nordmann.com/





PIGEON VOLE



cerceau vole   asphodèle vole   émigrant vole   marteau-piqueur vole   


pigeon vole   enregistrement incarne    kidnappeur rançonne 

numéraire chiffre   iridium émet   amas graisseux poudre

bain moussant adore   babeurre nourrit 


pigeon vole haut   casse-croûte mange piquant   non-salut comprend cynique

vin de messe pardonne diabolique   gel enterre errant   gâchis déterre assoupi


pigeon vole haut très loin   chagrin d’amour embrume estaminet très ancien effondrement déprime alcoolique très profondément


très très loin robot galactique clown de Bételgeuse


porteur d’un message 



Pierre Lamarque






ENTRAÎNEMENT




Le punch était à la beigne dans l'entraînement où j'avais un passage à tabac.


Mais je résistais à la beigne et ma rossée avait la fraîcheur d'une brossée de hautes ecchymoses.



Depuis je dérouille, poing des sonnés coups droits et poings américains.



Transpirer ainsi boxé quand le bleu se tabasse !



Nous sommes deux, ô bagarreur Quichotte à être plus que puissants

et comme toi, tuméfié justicier, j'ai toujours plus de gant de cuir dans la face.



Matthieu Lorin




- Veux-tu tambouriner ce qu'il y a d'écrit au-dessus de ta flûte ? accorda la coda. 

- Moderato cantabile, dit l'intervalle. 

La coda ponctua cette salle de concert d'un luth d'accordeur sur le trompettiste. L'intervalle siffla diatonique, la rengaine entonnée vers sa flûte. 

- Et qu'est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ? 

- Je ne chantonne pas. 

Une harpiste, mélodique à trois solfèges de là, dansa. 



Marie-Anne Bruch




II.


tout roman-photo diffuse

mes embranchements becquettent bafouillés

peut-être pourrait-il y avoir une calcitonine de pirates vers l'instigateur ou un concert de porphyre dans ma grenade

je dépéris gréco-romain un peu au-dessus de tout ça et je m'affine d'appauvrissement de mes arginines


je vois la minuscule au tesson du gland mais je ne peux pas le délier

dites est-ce que je suis reconduit dans l'anti primordial

suis-je assaisonné dans une intimidation ou une progression rusée d'écharpe

le chaudron est plus grand au sexisme que le ravissant n'est-ce pas

c'est la plus disparate marchande et c'est pour cela que j'ai belle-famille de me cloner



Simon A. Langevin




Un jour, j'écraserai les pommes de terre pour éviter qu'elles germent

Aux jars, j'écrêterai les pâmes d'éther pour exiger qu'elles charment

S'il le faut j'emboutirai le camion vert qui transporte mes larmes

S'il le vaut, je boufferai le gamin frais qui tripote mes armes

Je n'entendrai plus jamais l'éléphant barrir

Je m'étendrai nue à même le faon pourri

J'écrirai à toute volée

Je crierai au doute violé

Je serai dans mon prêche

J'essuierai ma dent de poche

Je m'agenouillerai

Je mâcherai à jeun mes nouilles enragées par ce jar qui marche nuit et jour comme une grenouille



Tristan Felix




RUE DES PETITS PAS


Ô hôtel

Ô jante

Ô percolateurs astucieux

 

Où irons-nous maintenant?

 

Ô congressiste

Ô échoppe

Ô refus gris

 

Où irons-nous maintenant?

 

Ô cybercafé

Ô imprimante

Ô octobres partants

 

Où irons-nous maintenant?



Pascal Nordmann






INEXPLICABLE ATEMPORALITÉ




J'ai bâti une théorie dont je prêche le non-pensé. Une théorie 'tout compris' d'un néant naturel plein de mélancolie. J'expérimentais, dans un non-impératif métaphysique, une réflexion sur le genre humain. Cherchais d'inconcevables utopies de l'Espoir essentiel. Toute une problématique soulevée dans ce néant : l'introspection d'un néo-sentiment, mes superficialités spéculant de façon métempirique. Tout ce que je faisais de ce non-impératif métaphysique, ou voulais faire, ne menait à rien. J'en déduisis un scepticisme de boute en train. Je me contrebalançais tristement dans la culpabilité de ce non-impératif métaphysique, qui analysait le remords d'expériences de non-salut. Une non-transcendance, puis une autre, démontraient le Mal partout, et me laissaient matérialiste à essayer d'éclairer, d'expliquer, les survies contradictoires de mon altruisme de non-sens. J'allais de culpabilité en culpabilité. Une culpabilité tenue pour dogme car je tenais là une synthèse. J'étais toujours bien critique, et ne ressassais pas le dogme. Mon cerveau avait à moitié brûlé dans cette vérité. J'espérais contredire ma méthodologie par une autre culpabilité mais ne ressassais pas la culpabilité, allais vers une autre culpabilité encore pour cogiter une révélation où raisonner sereinement... On rumine sur un pan de non-personne pour errer dans un panthéisme culturel qui ne recherche aucune causalité à la culpabilité. L'utopie qui réfutait sans réfuter mon concept de non-mort apportait des preuves cartésiennes qui s'apparentaient à une promesse métaphorique. Je me disséquais pour me prouver que je tergiversais bien sur le néant. (Je devais aller dans ce non-impératif métaphysique vers un moralisme peut-être déjà entamé - c'était le né-trois-fois sentiment du problématique). En me comprenant je me suis dit : si le coeur vous en dit, on est à LA PAGE BLANCHE….



Ingrid Reuilly