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blanche

La revue n° 41 atelier de traduction

atelier de traduction

Arma Benoit

 

I Don’t Write Poetry
 
I don’t write poetry.
Because no one reads poetry.
Well, sure, dreamy college girls,
Unfortunate littérature sudents,
And, of course, other idiots who write it.
But no one else reads it
So I don’t write it.
Heartbreaking, really.
Seeing as it’s the only correct translation for some of the moments of my life.
But I didn’t write the poem about the way your hair smells when it’s dirty and how it makes me want to fuck you.
And I didn’t write the poem about my hunger for doing nothing and how it makes me value above all else my stolen moments where I sit and do absolutely nothing.
No, I viewed these poems with disdain
And I felt disgust for the sheer folly of poetry
Even as I mourned the loss of my aborted art.
“C’est une catastrophe minière
Je pense à tous ces gens
Perdus au fond de toi”.
 
Arma Benoit - Atlanta / USA
paru dans La Branche Armée de la Poésie Souterraine N°1 Janvier 2008

 
 
Je n’écris pas de poésie

Je n’écris pas de poésie.
Puisque personne ne lit de poésie.
Sauf, d’accord, quelques jeune filles en fleurs,
Quelques boutonneuses liseuses de littérature,
Et, évidemment, les débiles qui en écrivent.
Mais personne d’autre ne la lit.
Donc je n’écris pas de poésie.
Mais c’est bien à contrecœur.
Car je vois que c’est la seule traduction correcte de quelques-uns des moments de ma vie.
Cependant  je n’écris pas le poème de l’odeur de ta chevelure quand elle est sale et combien cela me donne alors envie de te foutre.
Et je n’écris pas le poème de ma faim de ne rien faire et combien cela me fait du bien par-dessus tous mes autres moments volés quand je m’assieds et ne fais absolument rien.
Non, je considère ces poèmes avec du dégoût pour la pure folie qu’est la poésie.
J’éprouve du dédain pour eux en pleurant la perte de mon art avorté.
« C’est une catastrophe minière
Je pense à tous ces gens
Perdus au fond de toi. »
 
Arma Benoit
trad. de l’atelier