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blanche

La revue n° 50 Douze notes, trois soupirs, une pause

Douze notes, trois soupirs, une pause

Pierre Lamarque

(Je pense avoir bien compris que depuis le premier po, j’ai choisi d›écrire dans une optique minimaliste...mes po étant des notules plus que des notes…
Ça commence avec un mot ou deux comme « éclat » ou « à vendre »
 … ou même avec une seule lettre comme : «  j’ » , pour finir par une pincée de mots…
Tout ça me vient d’un vrai souci de tout dire franchement en peu de temps et d’expérimenter
une pensée, un sentiment du peu, du minime).

ô rayon doré,

ô toile cirée, 

ô patate

qu’est-ce que

quand on n’a rien à dire

quand on n’a rien d’autre à faire que dire 

d’une personne dans la foule 

pensant que ce n’est pas si difficile

de résister 

tristesse et beauté, baroque, fatalité, 

secoués une seconde, 

il neige 

à quoi bon peindre 

peut-être en examinant 

l’écoulement

d’une goutte 

 

en examinant 

l’écoulement

d’une goutte

  

l’écoulement

d’une goutte 

ton visage derrière ma buée,

en douce

il n’y a personne ici, il y a quelqu’un 

je suis caché et ne le suis pas 

amie

dit la marque

sur la pierre 

une chanson douce 

à la pierre ponce

et au pouce   

nue allongée dans l’herbe

à l›ombre, il fait si chaud 

tout petit, minuscule,

divisé par deux 

promenade dans l’existence

à mille petits pas

où suis-je, où aller

écrit sur de l’eau, échelonné 

minutieusement, peu à peu

encore une fois,

encore une fois,

éternellement

Pierre Lamarque