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La revue n° 50 poète de service

poète de service

Ivan Pozzoni

J’ai 41 ans, je vis avec ma copine Ambre, et j’ai un chien chihuahua (F.r.i.d.a) qui étudie la Stratégie d’approche au lit. Avocat, professeur universitaire comme amateur de la matière et dirigeant d’entreprise. J’ai été en France deux fois: 1) un voyage en 2003, Strasbourg - Dijon - Cognac – Avignon - Sète; 2) un voyage en 2014, Strasbourg - Lyon – Avignon - Sète.

J’aime beaucoup l’histoire. En réalité je me considère comme un historien, au-delà de mes compétences en droit, philosophie, sociologie, anthropologie, psychologie et littérature. J’aime beaucoup la dimension historique de chaque zone culturelle.

En pièce jointe, l’acte de naissance du néon-avanguardismo, né par un éditorial de mon magazine Il Guastatore: La bataille aériforme de chaque nouvelle «néon»-avant-garde. Pourquoi sapeur («Guastatore)»? Parce qu’un critique Italien, l’ex ami et maître Giorgio Linguaglossa m’a ainsi défini: «Pozzoni se pose un problème très simple et très sérieux: que la poésie contemporaine est restée privée d’une référence et d’un public. Et ceci est une nouveauté prodigieuse que la neoavanguardia n’avait pas vue parce que le problème alors ne se profilait pas à l’horizon avec la clarté dans laquelle il se trouve par contre aujourd’hui. Est-ce qu’Ennio Abate met en avant le problème de la continuité / discontinuité? Je pense que Pozzoni ne se pose pas ce problème non plus; le problème de la tradition et de l’anti-tradition? Pozzoni ne se le pose pas non plus. Il veut faire le sapeur, il va avec les cisailles pour rompre le fil barbelé qui défend les fortins de la Tradition et du Canon, tous des gros mots qui désignent un sens précis: les rapports de pouvoir sous-jacents et qui sous-tendent les rapports de production des institutions stylistiques majoritaires. Pozzoni, à mon avis, fait bien de jeter tout en l’air et au feu. Il n’a rien à perdre parce qu’il n’y a rien à perdre».

Il est écrit dans l’éditorial de fondation du néon-avanguardismo: «À la tentative des capitalismes nomades, admis par la majorité absolue de la sociologie récente, André Gorz, Zygmunt Bauman, Richard Sennett ou Ulrich Beck, de mener à la «liquéfaction», «flexibilisation «, «fluidification» de structures, modèles de conduite, institutions du moderne «solide», l’artiste tardomoderno, moraliste missionnaire et démocrate ne désire pas subir sans combattre la défaite de chaque forme de résistance aux «autorités» multinationales anonymes auxquelles il devra s’opposer, par des actes d’auto-«vaporisation» , c’est-à-dire en s’auto-traduisant à l’état aériforme. En se gazéifiant, dans l’étymologie secondaire de « se faire chaos », chien délié, attentif à mordre sans aboyer, autocratique, brigand d’embuscade, le nouvel artiste, le nouveau moraliste, le nouveau démocrate visera, par actes d’auto - «vaporisation», à acquérir les traits artistiques / existentiels de a] l’a-morphisme , de b] l’a-volumétrie et de c] l’inertie, au nom de l’urgence de créer la « néon»-avant-garde apte à résister à chaque «liquidation» de l’humanité.»

Pourquoi néon ? Le néon possède la décharge la plus intense entre tous les gaz rares, à égalité de tension et courant. Et il est utilisé amplement dans les écriteaux publicitaires. Puis l’assonance: neo / néon.

LES ALIENS, LES CORMORANS ET TOI

Faire des discours absurdes vers 04.00 du matin

en tentant de dénicher s’il existe encore, en Italie, un vrai romancier

et ne pas sentir vain tout discours?

 

La gens humaine est condamnée à l’extinction,

chaque forme de roman, ou d’art, est condamnée à l’extinction,

me restent des images de fades cormorans suédois, l’espérance

en l’existence des aliens, et toi.

 

Mon style, monstrueux - je me suis contraint à abandonner la rime-

est une tentative de concrétiser une nouvelle langue alienne,

de façon que nos dialogues outrepassent l’espace

ne s’éteignent pas avec la mort de l’homo sapiens sapiens,

que ton sourire d’ambre ne s’éteigne pas après la déflagration importune d’Helios.

 

Les aliens arriveront à sauver les vers, les miens, homo insipiens,

en battant leur derrière de cormorans suédois, d’albatros français, d’ânes italiens,

ils s’amuseront de nos discours vers 04.00 du matin, de tes sourires,

ils se souviendront de nous, en nous sauvant de l’extinction de masse,

en nous sauvant de la culture de masse, nous aliénés de la contemporanéité.

 

Les aliens, à la fin, nous comprendront, nous, aliénés de la faim de lauriers,

et la mémoire, comme si nous fussions Grecs par défaut, témoignera d’une vie entière,

et la mémoire ne nous balaiera pas de l’Alzheimer de l’univers.

 

Ce soir j’écris hermétique,

er metico de la mort,

beaucoup de mes vers n’atteindront jamais âme qui vive.

 

Je nous confie à la folie d’un philologue alien, d’un allègre demiurge,

démasquées mes fâcheuses plaisanteries de Panurge,

sur un navire spatial guidé par des cohortes de chiens,

nous ressuscités, sans le deus ex machina des anges et sépulcres.

GLI ALIENI, I CORMORANI E TE

Fare discorsi assurdi alle 04.00 di mattina

nel tentativo di scovare se ancora esista, in Italia, un vero romanziere

e non sentire inutile il discorso?

 

La gens umana è condannata all’estinzione,

ogni forma di romanzo, o d’arte, è condannata all’estinzione,

mi restano immagini di insipidi cormorani svedesi, speranza nell’esistenza degli alieni, e te.

 

Il mio stile, mostruoso - mi sono costretto ad abbandonare la rima-

è tentativo di concretizzare una nuova langue aliena,

in modo che i nostri dialoghi oltrepassino lo spazio

non si estinguano con la morte dell’homo sapiens sapiens,

il tuo sorriso d’ambra non si spenga al deflagrare importuno di Helios.

 

Gli alieni arriveranno a salvare i versi, di me, homo insipiens,

sbattendosene il cazzo di cormorani svedesi, di albatri francesi, di asini italici,

si divertiranno coi nostri discorsi delle 04.00 del mattino, ai tuoi sorrisi,

ricorderanno noi, salvandoci dall’estinzione di massa,

salvandoci dalla cultura di massa, noi alieni alla contemporaneità.

 

Gli alieni, alla fine, ci comprenderanno, noi, alieni dalla fame di successo,

e la memoria, come fossimo Greci in default, testimonierà una vita intera,

e la memoria non ci spazzerà via dall’Alzheimer dell’universo.

 

Stasera scrivo ermetico,

er metico de li mortacci,

tanto i miei versi non raggiungeranno mai anima viva.

 

Confido nella follia di un filologo alieno, di un allegro demiurgo,

che, smascherati i miei lazziscazzi da Panurgo,

su una nave spaziale guidata da schiere di veltri

ci resusciti, senza il deus ex machina d’angeli e sepolcri.

LA MALADIE INVECTIVE 

Pour découvrir les causes de mon vécu dysentérique à chaque évènement, 

ils ont versé de l’encre, énorme méprise, dans la canule du gastroscope, 

les anatomo-pathologistes médicaux, et ils m’ont diagnostiqué la maladie invective,

associée à des reflux littéraires, déferlant dans l’oesophage à m’en oxyder la gencive.

Quand, chien cynique au collier, flairant l’odeur de mauvaises moeurs ou d’une puanteur

d’égopathie,

je ne réussis pas à tolérer l’autre-au-monde, victime d’excès de xénophobie, 

j’oublie toute forme de fair-play, m’enfonce dans le brouillard des Berserker

furieux et noir comme un Zoulou contraint de supporter un afrikaner

parle rom au sinti, sinti au tzigane, tzigane au roumain, roumain au rom 

et ne parviendrais pas non plus à me retenir de hurler à Hitler Aleikhem Shalom.

Si je ne vous digère pas j’entends des « hou, hou, hou », comme Léonidas aux Thermopyles,

en identifiant les vers qui m’encerclent, d’où la hausse de mes éosinophiles,

j’émets à l’excès de l’acide chlorhydrique et cesse de désinhiber la pompe à protons

avec le désespoir d’un Mazinger repoussé par la femme bionique,

en crachant, avec l’adresse du Naja nigricollis, des hectolitres de cyanure

à la figure, et ça m’ennuie, d’être condamné à faire n’importe quoi.

Pour comprendre l’ethos de mon vécu en manque d’ataraxie

barbare à la rencontre du citoyen dans la chôra de l’anti-«poésie»,

vous serez tous, personne d’exclu, contraints de vous aventurer en groupe 

dans les méandres labyrinthiques de ma maladie invective.

LA MALATTIA INVETTIVA

Per scoprire le cause del mio vivere ogni evento come in dissenteria,

hanno versato inchiostro, enorme svista, nella cannula della gastroscopia

i medici anatomopatologi, e mi hanno diagnosticato la malattia invettiva,

associata a reflussi letterari, dilagati dall’esofago, a ossidarmi la gengiva.

 

Quando, cane cinico al collare, fiuto odor di malcostume o lezzo d’egopatia

non riesco a tollerare l’altro-nel-mondo, vittima d’abuso di xenofobia

dimentico ogni forma di fair-play, calo nella nebbia del Berserker,

incazzato nero come uno Zulu costretto a sopportare un afrikaner,

dico rom al sinti, sinti allo zingaro, zingaro al rumeno, rumeno al rom

non riuscirei nemmeno a trattenermi dall’urlare a Hitler aleikhem Shalom.

 

Se non vi digerisco sento dentro «uh, uh, uh» come Leonida alle Termopili,

identificando i vermi, che mi stanno intorno, coll’acuirsi del valore dei miei eosinofili

emetto, in eccesso, acido cloridrico e smetto di disinibire la pompa protonica

con la disperazione di un Mazinga mandato in bianco dalla donna bionica,

sputando, con l’accortezza del Naja nigricollis, ettolitri di cianuro

in faccia a chi, dandomi noia, sia condannato a sbatter la testa al muro.

 

Per comprendere l’ethos del mio vivere in assenza d’atarassia

barbaro che incontra un cittadino nella chora dell’anti-«poesia»,

sarete tutti, nessuno escluso, costretti a inoltrarvi in comitiva

nei meandri labirintitici della mia malattia invettiva.

FIORELLO M’ENNUIE

Je m’endors devant l’écran de papier

coupable de n’avoir rien de neuf à raconter,

les lettres que j’ai dans le sang ne coulent pas dans mon aorte

isolée comme le Père Ralph du Drogheda dans Oiseaux de Ronce,

je me promets que ce seront les dernières, ces lettres, type Jacopo (A) Ortis,

F.r.i.d.a. m’attend sur le divan enveloppée dans son petit-gris.

Quand je n’ai rien à dire le curseur bat des rythmes de blues

en écrivant à la main, au moins, tu mordilles le bouchon du stylo,

il apparaît, touche à touche, un texte de vaine consistance à la De Signoribus,

tu te distrais, tu te lèves, allers, retours, avec la culpabilité d’un briseur de grève,

de la conscience qu’écrire de rien c’est toujours écrire

naît l’équivalence que vivre de rien c’est toujours vivre.

Peut-être une occasion ratée de continuer à faire un signe,

ou bien est-ce un fragment, anodin, dans le style de Tomas Tranströmer,

ils ne me touchent pas les faits de chronique, qui ne servent

qu’à la litière du chien une fois expiré l’abonnement annuel à l’Atelier,

peut-être, qui sait, sans m’en apercevoir suis-je en train d’écrire un chef d’oeuvre

tel des millions d’écrivains italiens aux perspectives de violons d’Ingres.

Aujourd’hui je me sens amphibie, mi Rottweiler et mi Chihuahua,

mi amphibie mi blindé d’assaut dans la bataille d’Okinawa,

expérimentant la sensation professionnelle des mercenaires de Mondadori

du word produit sur commande, leur folie ne m’étonne pas,

ni qu’ils se réfugient, en couple, renonçant à des contrats de pharisiens,

pour couler, avec le fait culturel, dans Le navire de Thésée.

FIORELLO M’ANNOIA

Mi addormento davanti allo schermo di carta

reo di non aver da raccontare niente di nuovo,

le lettere che ho nel sangue non fluiscono all’aorta

segregate come Padre Ralph a Drogheda in Uccelli di Rovo,

riprometto che siano le ultime, lettere, tipo Jacopo (A)Ortis,

F.r.i.d.a. mi anticipa sul divano avvolta nel suo petit-gris.

 

Quando non hai niente da dire il cursore batte ritmi blues

scrivendo a mano, almeno, mordicchi il tappo della biro,

appare, tasto tasto, un testo d’inutile consistenza De Signoribus

ti distrai, ti alzi, cammini, ritorni, coi sensi di colpa di un crumiro,

dalla consapevolezza che scrivere di niente è sempre scrivere

nasce l’equivalenza che vivere di niente è sempre vivere.

 

Questa è un’occasione sprecata di continuare a dare un segnale,

magari, invece, è un frammento, anodino, nello stile di Tomas Tranströmer,

non mi emozionano fatti di cronaca, sarà forse il modo in cui uso il giornale,

come lettiera del cane, mi è scaduto l’abbonamento annuale ad Atelier,

chissà, forse, senza accorgermene sto scrivendo un capolavoro

come i miliardi di scrittori italiani con prospettive da dopolavoro.

 

Oggi mi sento anfibio, mezzo Rottweiler e mezzo Chihuahua,

mezzo anfibio, blindo d’assalto, nella battaglia di Okinawa,

sperimentando la sensazione dei mestieranti della Mondadori

di sfornare word su ordinazione, non mi sorprendo che diano fuori

e si rifugino, a coppie, rinunziando a contratti da fariseo,

ad affondare, col far cultura, dentro La nave di Teseo.

AS-TU PERDU LA LANGUE?

À l’Unomattina ils ont donné une nouvelle sensationnelle,

venue à nous à coups de WhatsApp et de dysfonctions du journal télévisé,

avec le faible espoir que ne s’éteigne pas l’homo sapiens sapiens,

en train de perdre sa langue.

Tout a commençé en 900, par la chute des murs du subjonctif,

et a continué à cheval sur le siècle avec l’hypertrophie de l’adjectif,

bellissime, splendidissime, hyper-méga-convenable,

pour nous Sanrémasques contraints de raser les murs à contre-courant.

Consommateurs disciplinés au parler cockney,

acheteurs de mots d’occasion sur eBay,

breveteurs de néologismes à un sou, au Gr

à la recherche de l’approbation de n’importe quel parterre.

Le monde tombe, la terre tombe en frasques pìcaresques

Les brutes occupées à intégrer pugi à la langue de César

enterrent les lexiques sans bénéfice du conditionnel,

accusées de crimen incesti avec une ex-vierge Vestale.

HAI PERSO LA LINGUA?

A Unomattina hanno dato una notizia sensazionale,

a forza di WhatsApp e dei disservizi del telegiornale,

nella flebile speranza che non si estingua

l’homo sapiens sapiens sta perdendo la lingua.

 

Tutto iniziò, nel ‘900, dalla caduta dei muri del congiuntivo,

e continuò, a cavaliere del secolo, con l’ipertrofia dell’aggettivo,

tutto bellissimo, splendidissimo, iper-mega-conveniente

a noi Sanremi costretti a romolar controcorrente.

 

Consumatori disciplinati a sproloquiare cockney

acquistando vocaboli usurati su eBay,

brevettano neologismi, da una lira, al Gr

alla ricerca del gradimento di un qualsiasi parterre.

 

Casca il mondo, Casca la terra, in scappatelle pìcare

Bruti intenti a intinger pugi nella lingua di Cesare

seppelliscono lessici senza usufruire di condizionale

accusati di crimen incesti con una ex-vergine Vestale.

LE DÉPUTÉ

Alors en septième et déjà condamné à la maison de correction

puis coursier associé à un siège du Montecitorio,

fils d’une ménagère et d’un avocat de Sorrento

il se retrouva, enfin, parlementaire.

Il marcha ému, en avant et en arrière, dans le salon Transatlantique

à la recherche en fin de compte d’une solde munificente

avec l’espoir, dans la chambre, de trouver la Cicciolina,

ou, au minimum, dans les bains, de se taper de l’héroïne.

En attrapant au lasso une hostess avec l’adresse d’un Buffalo Bill,

en mettant en scène de feintes bagarres à la Bud Spencer et Terence Hill,

il est passé, en trois heures, à la journée sans rien faire, il a pris racine au parloir

à appuyer des décrets levés pour des intérêts de boutique.

Un jour la fortune a exhalé ses sonneries de trompette,

le siège reconnu de la Camorra a fini victime d’une bombe

placée par le Mouvement Anarchique de Défense du Chômeur

et le député, dans un grand vacarme, mourut baisé.

IL DEPUTATO

Con la quinta elementare e la condanna al riformatorio

sin da ragazzo associato a una sedia di Montecitorio,

figlio di una casalinga e di un avvocato di Sorrento

si ritrovò, finalmente, in Parlamento.

 

Camminò emozionato, avanti e indietro, in Transatlantico

alla ricerca terminale di un munifico bonifico

con la speranza, nella camera, di trovare Cicciolina,

o, come minimo, nei bagni, una tirata d’eroina.

 

Prendendo al lazo hostess con la destrezza d’un Bufalo Bill,

mettendo in scena finte risse tipo Bud Spencer e Terence Hill,

ha da passà ‘a iurnata, fatta di tre ore, abbarbicato alla cadrega,

a appoggiare decreti sorti da interessi di bottega.

 

Quel giorno la fortuna esalò squilli di tromba

la sede riconosciuta della Camorra finì vittima di una bomba

collocata dal Movimento Anarchico di difesa del Disoccupato

e l’onorevole, con gran baccano, morì trombato.

MONA FRIDA SMILE

Je pensais entreprendre une vie batailleuse

en bombardant le monde du QWERTY de mon clavier,

en redressant les torts de la société tard-moderne,

ombre d’une valve soustraite à la moule de la caverne.

En simulant des attaques de la BCE défier Re Cecconi

en ayant fini de subir les calomnies de trolls du web tel Girolimoni,

et capitulé devant l’irréalisable d’une reconstruction après le séisme

de l’art métrique italien, me retrouver au curage du colophon, nouveau lavement.

Jointe au moment où tu te demandes le sens d’étudier en n’arrivant jamais chez un Bompiani,

la transmission de l’écriture réside dans la main morte des barons,

avec le sentiment d’inadéquation d’être Barattieri à l’Adua

te vient, soudain, l’expression sérieuse d’un chihuahua.

Mona Frida smile, Mona Frida smile

et la vie se transforme en Cirque du Soleil,

où réciproque est le rôle de l’animal

dans l’anarchie d’un remue-la-queue Saturnal.

Mona Frida smile, Mona Frida smile,

te vient l’envie de crier à Berlusconi: «Heil!»,

habemus Fridam, d’aboyer fort sur Saint Pierre

et de saluer les députés en levant la patte arrière.

MONA FRIDA SMILE

Pensavo di intraprendere una vita battagliera

bombardando il mondo in QWERTY dalla mia tastiera,

raddrizzando i torti della società tardo-moderna,

ombra di una valva sottratta al mitile della caverna.

 

Simulando attacchi alla BCE sfidare Re Cecconi

e finire a subir calunnie dai troll del web tipo Girolimoni,

capitolato davanti all’irrealizzabilità di una ricostruzione dopo il sisma

dell’arte metrica italiana, ritrovarsi a deterger colophon, novello enteroclisma.

 

Giunto il momento in cui ti chiedi il senso di studiare non arrivando mai a un Bompiani

la trasmissione dello scrivere risiede nella manomorta dei baroni,

col senso d’inadeguatezza d’esser Barattieri ad Adua

ti vince, all’improvviso, l’espressione seria di un chihuahua.

 

Mona Frida smile, Mona Frida smile

e la vita si trasforma in un Cirque du Soleil,

dove reciproco è il ruolo dell’animale

nell’anarchia d’uno scodinzolante Saturnale.

 

Mona Frida smile, Mona Frida smile

ti vien voglia di gridare a Berlusconi: «Heil!»,

habemus Fridam, abbaiar forte a San Pietro

e salutare i deputati alzando la zampa di dietro.

ACOUPHÈNE

La vocation est un croisement trans-inurbain

et, toi, où tu vas, si tu n’as même pas la banane,

le secret du succès est un grincement de mâchoires

à force de soulever de la Poussière d’étoiles.

Tu ne parviens pas à entendre les voix du monde

dans un champ dérangé par les bruits de fond,

finissant, comme un koulak, entre faux et enclume

virtuelle, comme Macondo dans Cent ans de solitude.

Chemins, transhumance, te sentant inadéquat,

dirimant les enfers comme un diable bisulfureux,

sur les charbons ardents du sociodrame

conscient d’être phalène et pas flamme.

Peut-être qu’à la fin, il te viendra une valeur, Dieu, une idée,

Cervantes dans la forêt entre Chisciotte et Dulcinée,

pour t’arracher d’une existence taciturne

de façon à ressentir de la joie dans l’urne.

ACUFENE

La vocazione è una crociata trans-inurbana

e, tu, ‘ndo vai, se non c’hai manco la banana,

il segreto del successo è un digrigno di mascelle,

a forza di tirar Polvere di stelle.

 

Non riesci a sentir le voci dal mondo

in un campo disturbato da rumori di sfondo,

finendo, come un kulak, tra falce ed incudine

virtuale come Macondo in Cent’anni di solitudine.

 

Cammini, transumante, sentendoti inadeguato

dirimendo inferni come un diavolo bisolfurato,

sui carboni ardenti dell’attuale sociodramma

conscio di esser la falena, e non la fiamma.

 

Forse, alla fine, ti troverà un valore, Dio, un’idea,

Cervantes nella selva tra Chisciotte e Dulcinea,

strappandoti da un’esistenza taciturna

in modo da sentir gioia nell’urna.

L’AMNÉSIQUE DE COLOGNO

J’ai visualisé les cartons cachés dans ton USB drive,

une sorte de testament, tu n’avais pas encore d’Alzheimer,

en m’étant posé la question de ne pas les récupérer

avant d’être apte à entendre et à voler.

Ce qu’il y avait de tes vingt ans penchés sur une table de doctorat,

à la recherche anxiogène d’un contrat à temps indéterminé,

les espoirs, les sourires, les sacrifices d’une âme chaussée d’un bleu Adidas,

consciente de combattre dans des batailles perdues comme la dixième Flottille MAS.

Ce qu’il y avait de tes trente ans dépaysés dans les couloirs d’un magasin,

à chercher des alter-egos affairés dans un cache-cache sadique,

les bonus en enveloppe, la carrière, avec le désir de pas finir sur le pavé

absorbé à ne pas te faire guider au monde comme un autistique.

Ce qu’il y avait de tes années de collisions, entre je-sais-tout et lilliputiens,

dans l’amphithéâtre Flavio des webébétés aux bouches semblables à des vespasiennes,

où pour ne pas tomber, en réseau, il ne suffit pas d’être un rétiaire

célèbre finissant sur les murs de Domus Tiberiana comme Ianuarius.

Pour vérifier qui tu n’es pas, tu dois noscere te ipsum sur support digital

flexibilisant homothétiquement ta forme par le malheur d’une fractale,

il ne suffit pas, comme dans Grimm, de consulter le miroir de tes désirs:

Berlusca n’a pas réussi à marcher sur les eaux, tu n’étais pas du tout menuisier.

LO SMEMORATO DI COLOGNO

Ho visualizzato le cartelle nascoste nel tuo USB driver,

una sorta di testamento, non avevi ancora l’Alzheimer,

avendomi chiesto di andartele a recuperare

non appena non fossi stato in grado di intendere e di volare.

 

Cosa c’era dei tuoi vent’anni chini su un tavolo di dottorato,

nella ricerca ansiogena di un contratto a tempo indeterminato,

le speranze, i sorrisi, i sacrifici di un’anima calzata da una tuta Adidas,

conscio di combattere battaglie perse come la decima Flottiglia MAS.

 

Cosa c’era dei tuoi trent’anni spersi nei corridoi di un magazzino,

a cercare i tuoi alter-ego affaccendati in un sadico nascondino,

i bonus in busta, la carriera, col desiderio di non finir sul lastrico

intento a non farti guidar dal mondo come un autistico.

 

Cosa c’era dei tuoi anni di scontri, con tuttologi e lillipuziani,

nell’anfiteatro Flavio dei webeti dalle bocche simili a vespasiani,

dove a non cadere, in rete, non basta essere un retiarius

famoso da finir sui muri della Domus Tiberiana come fu Ianuarius.

 

Per capir chi non sei, ormai, devi noscere te ipsum su un supporto digitale

flessificando omoteticamente la tua forma con la iattura d’un frattale,

ora non basta, come nei Grimm, consultar lo specchio delle tue brame:

Berlusca, non sei riuscito a camminare sulle acque, non eri mica un falegname.

HOTEL ACAPULCO

Mes mains, décharnées, ont continué à battre des textes,

en transformant en papier chaque voix de mort,

je n’ai pas laissé de testament,

oubliant de soigner

ce que tous définissent comme l’affaire normale

de chaque être humain: bureau, maison, famille,

l’idéal, enfin, d’une vie régulière.

Abandonnée, dans le lointain de 2026, toute défense

d’un contrat à temps indéterminé,

étiquetée comme déséquilibrée,

je suis enfermée dans le centre de Milan,

Hôtel Acapulco, hôtel décrépi,

appelant à la récolte de rêves de marginaux,

épuisant les épargnes d’une vie

dans le loyer, en magazines et maigres repas.

Quand les carabiniers feront irruption

dans la pièce décrépie de l’hôtel Acapulco

et trouveront encore un mort sans testament,

qui racontera l’histoire, ordinaire,

d’un vieux contrevent usé?

[Déchets de magasin, 2013]

HOTEL ACAPULCO

Le mie mani, scarne, han continuato a batter testi,

trasformando in carta ogni voce di morto

che non abbia lasciato testamento,

dimenticando di curare

ciò che tutti definiscono il normale affare

d’ogni essere umano: ufficio, casa, famiglia,

l’ideale, insomma, di una vita regolare.

 

Abbandonata, nel lontano 2026, ogni difesa

d’un contratto a tempo indeterminato,

etichettato come squilibrato,

mi son rinchiuso nel centro di Milano,

Hotel Acapulco, albergo scalcinato,

chiamando a raccolta i sogni degli emarginati,

esaurendo i risparmi di una vita

nella pigione, in riviste e pasti risicati.

 

Quando i carabinieri faranno irruzione

nella stanza scrostata dell’Hotel Acapulco

e troveranno un altro morto senza testamento,

chi racconterà la storia, ordinaria,

d’un vecchio vissuto controvento?  

 

[Scarti di magazzino, 2013]

ils mangent des voix 

s’ils ont du papier blanc, les nouveaux écrivains qui chantent sans Muse, 

rivaliseraient avec Géricault dans son radeau de la Méduse .

L’art italien est devenu un assaut à la marmite, 

épanoui au « bordel » plus que les membres d’un film porno, 

ainsi dans le Poetryweb l’acteur se confond-il avec un étalon

regorgeant de textes très anachroniques bons pour la petite couverture de Le Ore.

La démocratie lyrique ne doit pas être une lyrique à deux balles,

il est indispensable d’étudier et il n’est pas interdit d’approfondir, 

tous maintenant sévèrement improvisent, appareillés d’un bloc-notes, 

comme si plutôt que de s’occuper de culture ils devaient s’inscrire à Tú sí que vales.

Pour l’écriture sur le www nous devrions mettre un test d’entrée, 

interdit de toucher au clavier sous peine de mort subite, 

ne convient pas à l’art tardif moderne, Lucini l’enseigne, son revolver sur la tempe, 

la maladie incurable de début du siècle s’appelle Adsl.

Mangiano voci

se hanno carta bianca, i nuovi scrittori che cantano senza Musa

emulerebbero Géricault nella sua zattera della Medusa.

 

L’arte italiana è diventata un assalto al forno,

sbocciano versi a «cazzo» che neanche i membri di un film porno,

anche nel Poetryweb l’attore si confonde con il montatore,

rigurgitando testi tanto anacronistici da andare in copertina su Le Ore.

 

La democrazia lirica non deve essere una lirica da due lire,

indispensabile è studiare e non è vietato severamente approfondire

oramai tutti improvvisano, protesizzatisi con un bloc-notes,

come se invece che far cultura doves sero iscriversi a Tú sí que vales.

 

Per la scrittura sul www dovremmo mettere un test d’ingresso,

vietato toccare la tastiera sotto minaccia di sollecito decesso,

non occorre all’arte tardomoderna, Lucini docet, attempiarsi rivoltelle,

la malattia incurabile d’inizio secolo si chiama Adsl.

BALLADE DES INEXISTANTS

Je pourrais tenter de vous conter

au son de mon clavier

comment Baasima mourut de la lèpre

sans jamais atteindre la frontière,

ou comment l’arménien Méroujan

sous un flottement de demi-lunes

sentit s’évanouir l’air de ses yeux

jetés dans une fosse commune;

Charlee, qui transvasée à Brisbane

en quête d’un monde meilleur,

conclut le voyage

dans la gueule d’un alligator,

ou Aurélio, nommée Bruna

qui après huit mois d’hôpital

mourut de sidaïe contractée

après s’être battu sur un périphérique.

Personne ne se rappellera Yehoudith,

ses lèvres rouges carmin,

effacées à boire des poisons toxiques

dans un camp d’extermination,

ou Eerikki, à la barbe rouge,

vaincu par l’agitation des flots,

qui dort, récuré par les orques,

sur les fonds de quelque mer;

la tête de Sandrine, duchesse

de Bourgogne entendit la rumeur de la fête

en tombant de la lame d’une guillotine

dans un panier

et Daisuke, samurai moderne,

comptait les tours du moteur d’un avion

trenscendant un geste de kamikaze en harakiri.

Je pourrais rester à raconter

dans la chaleur étouffante d’une nuit d’été

comment Iris et Anthia, enfants spartiates

difformes furent abandonnées,

ou comment Deendayal creva de privations

imputables au crime unique

de vivre une vie de paria

sans jamais s’être rebellé;

Ituha, fille indienne,

menacée d’un couteau,

qui finit par danser avec un Manitou

dans l’antichambre d’un bordel

et Luther, né dans le Lancashire

libéré du métier de mendiant,

et forcé de mourir par sa majesté britannique

dans les mines de charbon.

Qui se souviendra d’Itzayana,

et de sa famille massacrée

dans un village aux marges du Mexique

par l’armée de Carranza en retraite,

et quoi d’Idris, africain rebelle,

assommé de chocs et de brûlures

alors qu’indompté par la domination coloniale,

il tâchait de voler un camion de munitions;

Shahdi vola haut dans le ciel

au-dessus des hampes de la révolution verte,

atterrissant à Téhéran, les ailes déchiquetées

par un coup de canon,

et Tikhomir, maçon tchétchène,

s’abîma devant les visages indifférents

sur la terre du toit du Mausolée

de Lénine, sans commentaires.

Des objets de récit

fractures aux fragments d’inexistence

qui transmettent des sons lointains

de résistance.

[Déchets de magasin, 2013]

BALLATA DEGLI INESISTENTI

Potrei tentare di narrarvi

al suono della mia tastiera

come Baasima morì di lebbra

senza mai raggiunger la frontiera,

o come l’armeno Méroujan

sotto uno sventolio di mezzelune

sentì svanire l’aria dai suoi occhi

buttati via in una fossa comune;

Charlee, che travasata a Brisbane

in cerca di un mondo migliore,

concluse il viaggio

dentro le fauci di un alligatore,

o Aurélio, chiamato Bruna

che dopo otto mesi d’ospedale

morì di aidiesse contratto

a battere su una tangenziale.

 

Nessuno si ricorderà di Yehoudith,

delle sue labbra rosse carminio,

finite a bere veleni tossici

in un campo di sterminio,

o di Eerikki, dalla barba rossa, che,

sconfitto dalla smania di navigare,

dorme, raschiato dalle orche,

sui fondi d’un qualche mare;

la testa di Sandrine, duchessa

di Borgogna, udì rumor di festa

cadendo dalla lama d’una ghigliottina

in una cesta,

e Daisuke, moderno samurai,

del motore d’un aereo contava i giri

trasumanando un gesto da kamikaze

in harakiri.

 

Potrei starvi a raccontare

nell’afa d’una notte d’estate

come Iris ed Anthia, bimbe spartane

dacché deformi furono abbandonate,

o come Deendayal schiattò di stenti

imputabile dell’unico reato

di vivere una vita da intoccabile

senza mai essersi ribellato;

Ituha, ragazza indiana,

che, minacciata da un coltello,

finì a danzare con Manitou

nelle anticamere di un bordello,

e Luther, nato nel Lancashire,

che, liberato dal mestiere d’accattone,

 fu messo a morire da sua maestà britannica

nelle miniere di carbone.

 

Chi si ricorderà di Itzayana,

e della sua famiglia massacrata

in un villaggio ai margini del Messico

dall’esercito di Carranza in ritirata,

e chi di Idris, africano ribelle,

tramortito dallo shock e dalle ustioni

mentre, indomito al dominio coloniale,

cercava di rubare un camion di munizioni;

Shahdi, volò alta nel cielo

sulle aste della verde rivoluzione,

atterrando a Teheran, le ali dilaniate

da un colpo di cannone,

e Tikhomir, muratore ceceno,

che rovinò tra i volti indifferenti

a terra dal tetto del Mausoleo

di Lenin, senza commenti.

 

Questi miei oggetti di racconto 

fratti a frammenti di inesistenza

trasmettano suoni distanti

di resistenza.

 

[Scarti di magazzino, 2013]

LA BALLADE DE PEGGY ET PEDRO

La ballade de Peggy et Pedro aboyée par les punkbestiaux

du Pont Garibaldi, avec un mélange de haine et de désespoir,

nous enseigne, rapports intimes entre géométrie et amour,

à aimer comme si nous étions des maths entourées de chiens errants.

Peggy tu étais ivre, restée l’âme normale,

dans les bidonvilles le long du lit du Tibre

et l’alcool, dans les soirs d’août, ne réchauffe pas,

obnubilant chaque sens en rêves clivants,

transformant chaque phrase mâchonnée en fusillades dans le dos

sur des cuirasses dissoutes par la grande chaleur de l’été.

Étendue sur les bords des rebords du pont,

parmi les drop out de Rome la ville ouverte,

tu ouvris ton cœur à l’insulte gratuite de Pedro,

ton amant, et basculant, tombas dans le vide,

en dessinant des trajectoires gravitationnelles du ciel au ciment.

Pedro n’était pas ivre, à un jour de distance,

tu n’étais pas ivre, resté l’âme anormale,

dans les bidonvilles le long du lit du Tibre,

ou dans les soirées vides de la movida milanaise,

avec ton intention d’expliquer aux chiens et aux clochards

une leçon curieuse de géométrie non euclidienne.

Monté sur les bords du rebord du pont,

dans l’indifférence aboulique de tes élèves distraits,

tu sautas, dans la même trajectoire d’amour,

selon le même trajet fatal à ta Peggy,

en atterrissant, sur le ciment, au même instant.

Les punkbestiaux du Pont Garibaldi, déblayé par l’autorité locale,

répandront en chaque bidonville du monde la leçon surréelle

centrée sur l’idée stupéfiante que l’amour est une affaire de géométrie

non euclidienne.

[Cherchez la troïka, 2016]

LA BALLATA DI PEGGY E PEDRO

La ballata di Peggy e Pedro è latrata dai punkabbestia

di Ponte Garibaldi, con un misto d’odio e disperazione,

insegnandoci, intimi nessi tra geometria ed amore,

ad amare come fossimo matematici circondati da cani randagi.

 

Peggy eri ubriaca, stato d’animo normale,

nelle baraccopoli lungo l’alveo del Tevere,

e l’alcool, nelle sere d’Agosto, non riscalda,

obnubilando ogni senso in sogni annichilenti,

trasformando ogni frase biascicata in fucilate nella schiena

contro corazze disciolte dalla calura estiva.

Sdraiata sui bordi del muraglione del ponte,

tra i drop out della Roma città aperta,

apristi il tuo cuore all’insulto gratuito di Pedro,

tuo amante, e, basculandoti, cadesti nel vuoto,

disegnando traiettorie gravitazionali dal cielo al cemento.

 

Pedro, non eri ubriaco, ad un giorno di distanza,

non eri ubriaco, stato d’animo anormale,

nelle baraccopoli lungo l’alveo del Tevere,

o nelle serate vuote della movida milanese,

essendo intento a spiegare a cani e barboni

una curiosa lezione di geometria non euclidea.

Salito sui bordi del muraglione del ponte,

nell’indifferenza abulica dei tuoi scolari distratti,

saltasti, in cerca della stessa traiettoria d’amore,

dello stesso tragitto fatale alla tua Peggy,

atterrando, sul cemento, nello stesso istante.

 

I punkabbestia di Ponte Garibaldi, sgomberati dall’autorità locale,

diffonderanno in ogni baraccopoli del mondo la lezione surreale

imperniata sulla sbalorditiva idea

che l’amore sia un affare di geometria non euclidea.

 

[Cherchez la troika, 2016]

ANTI-«MANIFESTO» NEON-AVANGUARDISTA
«Qui giace un autistico»

1] Odin: Ogni battaglia della «neon»-avanguardia è aeriforme [Ogni «neon»-avanguardista, scatenandosi dalla schiavitù della contingenza locale, deve accettare la sfida dei capitalismi nomadi, asfissiandone i mezzi di dominio (mass-media), recidendone la volatilità, illuminandone il lato oscuro; riconsegnato alla tangibilità ontologica della forma e del volume attraverso attentati di «solidificazione», l’anonimato delle «autorità» multinazionali, rifattosi «spazio» assaltabile, torna a essere reale obiettivo bellico dei numerosi movimenti di critica sociale, riconcedendo ad essi, allo stesso tempo, nuovi «spazi» liberi dal dominio e dalla schiavitù della contingenza locale];

2] Dva: Il dialegesthai è fondamento di democrazia [Rafforzando il dialegesthai tra voci differenti, non cadendo nella rete dell’esclusione e dell’emarginazione dell’attività culturale altrui, coltivando l’universalità del diritto / dovere di comunicare, non cedendo all’attrattiva della critica destruens, evitando atteggiamenti aristocratici, si arricchisce l’autonomia individuale];

3] Tri: L’atrofizzazione della dimensione narcisistica dell’artista è urgente [La strada dell’atrofizzazione della dimensione narcisistica dell’artista inizia dallo snodo del riconoscimento dell’urgenza di coordinare iniziative artistiche collettive, solidali, ed anonime, connesse al correttivo dell’epigraficità dell’arte aedica, o trobadorica];

4] Chetyre: L’«opera d’arte» è filiera solidale [L’«opera d’arte» come «filiera» di interazioni feedback tra «agenti» diversi ha urgenza di riscoprire la sua natura contrattuale socialista, contro ogni forma di capitalismo, contro ogni logica di mercato, contro ogni incidenza assistenzialista; artista, mediatori culturali, editore, tipografia, distributori, corrieri, depositi, negozi e destinatari sono immersi in una vicendevole relazione di diritti e doveri];

5] Pyat: L’«autore» è finalmente deceduto [Non essendo «autore» dell’«opera d’arte», l’artista non alienato e non ignorante, deve assumersi il dovere di concorrere ad essa, come tutti i restanti «agenti» della «filiera», in tutti i fattori di «produzione» (creatività, lavoro e finanza). Nel tardomoderno, con l’affermarsi del dato sociologico della collettività dell’«opera d’arte», è alienazione dell’intellettuale inattuale ignorare la nuova categoria socioeconomica del dovere d’autore, smarcandosi, con arroganza parassitaria, dai costi della (anche) sua attività];

6] Shyest: La tristezza metodologica è resistenza contro ogni destino da rifiuto umano [L’uomo di cultura, contaminato dalla natura marginale del disadattamento, deve farsi terrorista contro modelli di reificazione e sfruttamento dell’umanità, reagendo all’ontologia, nichilista ed annichilente, resa attraente dalla moderna maschera del divertimento ad ogni costo, della vita trendy, con un deciso energico richiamo a un’etica della tristezza];

7] Syem: Ogni «forma-poesia» è caduta [Per narrare, con i nostri inutili meta-récits la concreta implosione di «soggetto» e «oggetto» sull’«azione» è divenuto insufficiente il richiamo a una «forma- poesia» fondata, con l’«immagine» tridimensionale o con la «metafora», sul trinomio classico «soggetto nominale» / «verbo» / «complemento oggetto»];

8] Vosyem: L’ironia è medium di rimorfologizzazione costante [L’ironia, come mezzo di ribaltamento, di rimorfologizzazione costante (dall’asino all’uomo e dall’uomo all’asino in asino umanitario), assume ruolo centrale nella dis-educazione del «giovane», sfuriando da una fase destruens in cui svuoti e/o abbatta ogni struttura di senso, e arrivando a costruire sensi sempre nuovi e rivivificanti];

9] Dyevyat: La «militanza» è unica categoria socio/ontologica del fare cultura [Fare cultura è attività «militante», militare. Fare cultura non è un lavoro; essere cultura non è mercato. La cultura non si vende: si mantiene, si cura, si finanzia, si sostiene. Non è un diritto: fare cultura è un dovere civile. La cultura costa: dobbiamo subordinarci, a tutti i costi, ai costi della cultura (esistenziali, temporali e finanziari)];

10] Dyesyat: L’arte è estetica normativa [Arte ed etica, incontrandosi sulla strada della metaetica emotivista, realizzano, insieme all’antiformalismo, una bellicosa estetica normativa individuale. I riot-texts dell’arte sono mera raccolta di testi / documento, verbali d’assemblee d’arte, rivolte alla concretizzazione dell’ideale estetico normativo della democrazia lirica e simbolo di resistenza, o sovversione, contro i valori nomadi delle élites dominanti].

0] Poshel na khui: Il critico letterario becero (auto)-munito della dote mistica di fornire interpretazioni «oggettive» sui nostri testi è mero reperto archeologico del XX secolo.

(Ivan Pozzoni 1976 - 2016)

ANTI-«MANIFESTE» NÉON-AVANGUARDISTE
«Ci-gît un autiste»

1] Odin : Chaque bataille de la “néon”-avant-garde est aériforme [Chaque “néon”-avant-gardiste, en se déchaînant de l’esclavage de la contingence locale, doit accepter le défi des capitalismes nomades, en asphyxiant les milieux de domination (mass-média), en cisaillant la volatilité, en éclairant le côté obscur; rendu à la tangibilité ontologique de la forme et du volume par des attentats de “solidification”, l’anonymat des « autorités » multinationales en fait des places à prendre d’assaut, les rend objectifs de guerre réel pour de nombreux mouvements de critique sociale, devant récupérer pour eux-mêmes, en même temps, de nouvelles « places » libres de la domination et de l’esclavage de la contingence locale];

2] Dva : Le dialegesthai est le fondement de la démocratie [en renforçant le dialegesthai entre voix différentes, en ne tombant pas dans le réseau de l’exclusion et de la marginalisation de l’activité culturelle d’autrui, en cultivant l’universalité du droit / devoir de communiquer, en ne cédant pas à l’attrait du destruens critique, en évitant les attitudes aristocratiques, il enrichit l’autonomie individuelle];

3] Tri: Atrophier la dimension narcissique de l’artiste est urgent [La voie de l’atrophie de la dimension narcissique de l’artiste commence par la reconnaissance de l’urgence de coordonner les initiatives artistiques collectives, solidaires, et anonymes, connexes au correctif d’épigraphicité de l’art des aèdes ou des troubadours];

4] Chetyre: L’ « œuvre d’art » est une filière solidaire [“L’ « oeuvre d’art » comme filières d’interactions en feedback entre “agents” différents a l’urgence de redécouvrir sa nature socialiste contractuelle, contre chaque forme de capitalisme, contre chaque logique de marché, contre chaque effet d’assistance; artiste, médiateurs culturels, éditeur, imprimerie, distributeurs, courriers, dépôts, magasins et destinataires sont plongés dans une relation réciproque de droits et devoirs];

5] Pyat: L’«auteur » est enfin décédé [en n’étant pas « auteur » d’ «œuvre d’art», l’artiste n’est ni aliéné ni ignorant, il doit assumer le devoir de concourir à l’ « œuvre d’art » comme tout le reste des « agents » de la «filière», en tous facteurs de « production » (créativité, travail et finance). Dans le tardomoderno, avec l’émergence de la donnée sociologique de la collectivité de l’«œuvre d’art », il est aliénant pour l’intellectuel inactuel d’ignorer la nouvelle catégorie socio-économique du devoir d’auteur, en le démarquant, avec une arrogance parasitaire, des coûts, aussi, de son activité];

6] Shyest: La tristesse méthodologique est résistance contre chaque destin du refus humain [L’homme de culture, contaminé par la nature marginale de la désadaptation, doit se faire terroriste contre tout modèle de réification et exploitation de l’humanité, en réagissant à l’ontologie, nihiliste et destructrice, rendue attrayante par le masque moderne de l’amusement à tout prix, de la vie trendy, avec le rappel énergique et décidé d’une éthique de la tristesse];

7] Syem: Toute « forme-poésie » est caduque [Pour raconter, avec nos inutiles méta-récits l’implosion concrète de «sujet» et  «objet» sur l’ «action», est devenu insuffisant le rappel à une «forme-poésie» fondée, avec l’ «image» tridimensionnelle ou avec la «métaphore», sur le trinôme classique «sujet nominal» / « verbe » / « complément objet »];

8] Vosyem: L’ironie est un médium de rimorfologizzazione constante [L’ironie comme demi renversement, à rimorfologizzazione constante, de l’âne à l’homme et de l’homme à l’âne en âne humanitaire, assume un rôle central dans la dys-éducation du « jeune », en te ruant dans une phase destruens dans laquelle tu vides e/o abats chaque structure de sens, arrivant à construire toujours de nouveaux sens qui redonnent vie];

9] Dyevyat: Le « militantisme » est la catégorie unique socio/ontologique du faire culture [Faire culture est une activité “militante”, militaire. Faire culture n’est pas un travail; être culture n’est pas un marché. La culture ne se vend pas: elle se maintient, elle se soigne, elle se soutient. Ce n’est pas un droit: faire culture est un devoir civil. La culture coûte: nous devons nous subordonner, à tout prix, aux coûts de la culture (existentiels, temporels et financiers);

10] Dyesyat: L’art est esthétique normative [Art et éthique, en se rencontrant dans la rue du méta-éthique émotiviste, réalisent, avec l’antiformalisme, une esthétique normative individuelle belliqueuse. Les riot-texts de l’art sont une récolte pure de textes / document, procès verbaux d’assemblées d’art, tournée vers la concrétisation de l’idéal esthétique normatif de la démocratie lyrique et symbole de résistance ou de subversion, contre les valeurs nomades des élites dominantes].

0] Poshel na khui: Le terrible critique littéraire auto-muni de la dot mystique de fournir des interprétations “objectives” sur nos textes est une pièce archéologique pure du XX siècle.

Ivan Pozzoni (1976 – 2016)

Ivan Pozzoni
Traduction : Pierre Lamarque