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blanche

La revue n° 56 Bureau de traduction

Bureau de traduction

Birds Die

It is spring again in Atlantis

Migratory birds are returning home

Landing in poisonous lakes

In pits of industrial toxic water

In ponds of contaminated industrial hell

These now dead birds are canaries,

In the mines of our apocalyptic times

Exhausted trees refuse to bud

Ecological disaster is here

Animals ablaze in scathing fires

Lifeless monarch butterflies

Clump in twiggy dead bushes, like brown leaves

Dolphins throw themselves onto beaches

Sacrifices at the altar of consumerism

Exhausted trees refuse to bloom

Emptiness becomes the path

For humans breathing their final breath

While the surviving kamikaze poet, in overdrive

Fight an unending war against himself

In endless verses, words without meaning

Indescribably altered states of soul and mind

Unveiling revelations of saturated evil

Necrotizing our brains and empathy

We need to know

Will nature be able to reincarnate

One last time?

 

 

Les Oiseaux Meurent

C’est de nouveau le printemps en Atlantide

Les oiseaux migrateurs reviennent à la maison

Se posent sur des lacs empoisonnés

Dans les trous d’eaux toxiques laissés par l’industrie

Dans les mares contaminées de l’enfer manufacturier

Ces oiseaux maintenant morts sont les canaris

Dans les mines de nos temps d’apocalypse

 

Les arbres exténués refusent de bourgeonner

Le désastre écologique est là

Animaux en flammes au cœur d’impitoyables incendies

Papillons monarques sans vie

Agglutinés dans les rameaux de buissons morts, comme feuilles brunes

Dauphins échoués sur les plages

Immolés sur l’autel de consumérisme

Les arbres exténués refusent de fleurir

 

Le néant devient le chemin

Pour les humains inhalant leurs dernières bouffées d’air

Tandis que le poète kamikaze survivant, en surrégime

Mène une guerre éternelle contre lui-même

En vers sans fin, en mots privés de sens

D’indescriptibles états altérés de l’esprit et de l’âme

Révélant par épiphanie l’imprégnation du mal

Qui nécrose notre cerveau et notre empathie

Il nous faut savoir

Si la nature pourra ressusciter

Une ultime fois.

Valery Oistéanu
Taken from In the Blink of a Third Eye
Translated by Patrick Lepetit

 

 

In search of the radical time past

I do vividly remember, Tuli

Selling books and cartoons on Spring str.

Tuli getting naked on rooftops

Reading with Tuli, my Soho-boho guru

Tuli, turning poems into revolution songs

Sarcastic-anarchic, pacifist poet on the spot

Full time beatnik, stand-up hobo-bohemian,

Tuli knew how to kiss the radical mind

How to fuck with the rebellious mind

“Teach Yourself Fucking” his latest book

Tuli turned absurd clichés into lotuses

He taught his Russian slippers rhythmical dance

We all crashed with him, that gravitational twirl

Jumping secretly off the Manhattan Bridge

Tuli scribbling and drawing anarchy cartoons

While Fugs were spreading the virus of freedom

For more than half of the century

Tuli singing, Tuli vocalizing, Tuli chanting

Tuli asking questions on cable TV

Tuli writing 53 poetry books

“The world oldest rock star” has gone

Tuli omnipresent in my memory

Tuli has kissed the hippy sky.

 

 

À la recherche du temps radical passé à Tuli Kupferberg

Je me souviens très bien de Tuli

Vendant des livres et des dessins animés sur Spring Street

Tuli se déshabillant sur les toits

Des lectures avec Tuli, mon gourou Soho-boho

Tuli, transformant des poèmes en chants révolutionnaires

Poète sarcastique-anarchique, pacifiste sur place,

Beatnik à plein temps, hobo-bohème debout,

Tuli savait embrasser l’esprit radical

Et comment baiser avec le genre rebelle

«Teach Yourself Fucking» son dernier livre,

Tuli a transformé des clichés absurdes en lotus

Il a enseigné la danse rythmique à des chaussons russes

Nous nous sommes tous écrasés avec lui, ce tourbillon gravitationnel

En sautant secrètement du pont de Manhattan

Tuli gribouillant et dessinant des dessins animés anarchiques

Pendant que les Fugs répandaient le virus de la liberté

Depuis plus d’un demi-siècle

Tuli chantant, Tuli vocalisant, Tuli chantonnant

Tuli posant des questions sur la télévision par câble

Tuli écrivant 53 livres de poésie

«La plus ancienne rock star du monde» est partie

Tuli omniprésent dans ma mémoire

Enfin, Tuli a embrassé le ciel hippie.

Valery Oistéanu
Traduction de Gilles&John